Le Curé de Saint-Cucufa est né d’une demande faite à Michel Heim par les Dards d’Arts 73, une troupe de comédiens amateurs existant depuis plusieurs années à La Motte Servolex en Savoie. Monique Conardeau, la présidente de la troupe, avait été mis en contact avec Michel Heim grâce à Michel Valls, comédien et metteur en scène chargé de l’encadrement professionnel des Dards d’Arts 73 ; lequel Michel Valls connaissait Michel Heim pour avoir créé le rôle du capitaine Ruben Marquez, dans Besame mAcho, la comédie policière avec chansons détournées écrite pour la Compagnie Soleluna . C’est à l’issue d’une représentation de Besame mAcho lors du festival Off d’Avignon 2012, que Monique Conardeau demande à Michel Heim s’il serait d’accord pour leur écrire une pièce.
Michel Heim qui prend toujours plaisir à écrire, accepte sans hésiter tout en demandant quelques informations complémentaires sur les Dards d’Arts 73 et le genre de personnages qu’ils aimeraient jouer. Monique Conardeau lui indique alors que la troupe compte plus d’un quinzaine de personnes, des femmes, à deux exceptions près, âgées, pour la plupart, de plus de cinquante ans. Quant aux personnages, Monique Conardeau répond pour elle-même, qu’elle aimerait jouer le rôle d’une tenancière de bordel. En outre, elle exprime l’envie que, à l’instar Besame mAcho, il y ait des chansons dans cette nouvelle comédie.
C’est à partir de ces indications que Michel Heim entreprend d’écrire Le Curé de Saint-Cucufa. La première mouture qu’il propose dès septembre 2012 à Monique Conardeau et à Michel Valls, a la chance de leur plaire. Le texte définitif de la pièce est arrêté avant la fin d’année, après que Michel Heim soit venu voir les Dards d’Arts 73 à La Motte Servolex, dans une représentation de La Culotte de Jean Anouilh, la rencontre avec la troupe lui ayant donné l’idée de nouveaux personnages.
Le Curé de Saint-Cucufa n’est pas une comédie musicale, mais une pièce de théâtre dans laquelle sont insérés quelques extraits chansons connues dont Michel Heim a, comme à son habitude, détourné les paroles originales pour les adapter à la situation.
Le Curé de Saint-Cucufa met en présence deux univers opposés. L’univers de Mado, la mère maquerelle, et celui de Jeanne Lelonbec, la bigote.
Mado est la patronne d’une auberge dans le bois de Saint-Cucufa, qui s’avère être une maison close. Mado a un fils, Karim, qui a déjà fait de la prison pour vol de bijoux, et un amant, Gigi, un gigolo qui partage ses faveurs entre Mado et Solange de Beaudricourt, la châtelaine de Saint-Cucufa, sans que bien évidemment les deux femmes ne s’en doutent.
Jeanne Lelonbec fait partie du petit groupe de paroissiennes bien-pensantes qui règne sur Saint-Cucufa. Par charité chrétienne, Jeanne Lelonbec s’est chargée de faire le ménage au presbytère où cohabitent le curé et son bedeau, Benoît, un garçon simple d’esprit.
Quand la pièce commence, le curé de Saint-Cucufa vient d’être rappelé par Dieu, et de ce fait Benoît, le bedeau, se retrouve seul au presbytère. Livré à lui-même, il ne trouve rien de mieux que d’aller jeter sa gourme, à l’auberge, chez Mado. C’est à ce moment que déboule Karim, le fils de Mado, à nouveau poursuivi par les gendarmes pour avoir volé une rivière de diamants au château de Solange de Beaudricourt. Mado réussit à convaincre Benoît de cacher Karim au presbytère, mais le lendemain Jeanne Lelonbec venue faire le ménage découvre Karim qui se fait alors passer pour le nouveau curé. La nouvelle fait bientôt le tour de Saint-Cucufa et le petit groupe de paroissiennes fait bientôt le siège du presbytère pour voir le jeune et nouveau curé. Les gendarmes, des « gendarmettes » en l’occurrence, aussi…