Néron aime Britannicus qui aime Junie qui aime Agrippine qui aime Narcisse qui n’aime que lui même. Tragique !
Au milieu des années 70, au cours d'une soirée dans les locaux d'Arcadie (une association réunissant des homosexuels), Michel Heim assiste à une représentation de Bytalanus, une pochade potache en alexandrins, dans laquelle Jacques Légré, alors directeur du théâtre de la Huchette, tient le rôle d'Agrippine, Michel Heim fera la connaissance de Jacques Legré une trentaine d'années plus tard, après qu'il ait lui-même joué Agrippine dans Néron la Romaine dont il avait eu l'idée après avoir vu Bytalanus.
Néron la Romaine que le président d'Arcadie avait refusé de produire, aurait fini oubliée au fond d'un tiroir si Michel Heim n'avait proposé à quatre membres de la Compagnie les Caramels fous de monter avec lui cette pochade en alxandrins écrite quelques 25 ans auparavant. Ces cinq comédiens prirent pour nom de toupe : les Amis de Monsieur.
Les Amis de Monsieur alors composés de Michel Heim (Agrippine), Franck Isoart (Narcisse), Yan Mercoeur (Britannicus), Isabelle Morelli (Junie) et Renato Nasi (Néron), jouent Néron la Romaine pour la première fois en octobre 1996 devant un public essentiellement composé des autres "Caramels fous", avec un succès tel qui les encourage à poursuivre l’aventure théâtrale.
En 1997, après une audition au Point-Virgule, Marie-Caroline Burnat maîtresse des lieux, donne leur première chance aux Amis de Monsieur en leur offrant de jouer Néron la Romaine en juillet dans le cadre du festival d’humour du Point-VIirgule, puis tous les dimanches soirs à partir de septembre.
Au cours de la saison 1997-98, les représentations de Néron la Romaine, le dimanche soir au Point-VIirgule, vont s’étaler sur près de neuf mois. Cependant, dès la première représentation, Néron la Romaine s’avère trop courte. En effet, dans sa version originale la pièce dure à peine plus d’une demi-heure. Michel Heim se met à écrire très vite quelques scènes additionnelles que les Amis de Monsieur apprennent et jouent au fil des représentations du dimanche soir. En moins de deux mois Néron la Romaine atteint la durée respectable de plus d’une heure.
Aguerris par une quarantaine de représentations au Point-VIirgule, les Amis de Monsieur affrontent pour la première fois le public du festival Off d’Avignon, en juillet 1998. Avec succès. L’année suivante, Néron la Romaine revient à Avignon enrichi d'une ou deux scènes supplémentaires, et Ingrid Rimbaud dans le rôle de Junie. Le succès est à nouveau au rendez-vous, ce qui conduit les Amis de Monsieur à se professionnaliser et incite Michel Heim à écrire une nouvelle pièce pour eux. En 2000, les Amis de Monsieur reviennent pour la troisième année consécutive au festival Off d'Avignon avec Néron la Romaine où le rôle de Britannicus est désormais tenu par Vincent Goupy. Néron la Romaine est donné en alternance avec leur nouvelle création: La Nuit des Reines.
Michel Heim retravaillera une dernière fois le texte de Néron la Romaine pour une sa reprise au festival Off d'Avignon en 2003, puis au théâtre du Renard à Paris. C'est également cette version qui sera montée au théâtre de l'Etoile Royale à Lyon par la Compagnie Soleluna au cours de la saison 2009-2010.
Extraits de critiques
Une heure revigorante en dehors des normes. Cette irrévérencieuse pochade manie l’anachronisme avec insolence, triture les alexandrins sans vergogne et renoue avec une ancienne tradition, celle des parodies burlesques des grandes tragédies classiques… Cousinage avec Pierre Dac ou le regretté Coluche. Salut les talentueux enfoirés ! La Marseillaise
Racine se retournerait sûrement dans sa tombe mais pour nous ce n’est que du bonheur. Une « Cage aux Folles » à la sauce antique menée tambour battant par des comédiens talentueux. Le Comtadin
Une fable bien vue sur les tours et détours de l’Amour. Le ton est juste, les décors ad hoc, la mise en scène enlevée… Un effet salutaire sur nos zygomatiques ! Radio France
Tra-gay-die extrêmement désopilante et décapante. Une heure de rires constants où même les alexandrins si peu raciniens se mettent de la fête. Bravo « Les Amis de Monsieur » qui nous rendent nos fous rires de gosses aux projection de peplum ! La Gazette provençale
Néron aime Britannicus qui aime Junie qui aime Agrippine qui aime Narcisse qui n’aime que lui même. Autant dire que personne n’y trouve son compte, sauf le spectateur, coincé entre des vers pas très raciniens et une Agrippine hiératique et emperruquée. Têtu
Ce n’est pas sérieux, c’est délicieux ; ce n’est pas intellectuel, c’est spirituel ; ce n’est pas gras, c’est grivois. Ne faites pas vos chochottes, allez voir ce pastiche pétillant. AgoraPièces99