Au cours du second semestre 1990, alors que Joël Guilbaud et Michel Heim ont pris leurs distances vis à vis des Caramels fous, le directeur musical de la compagnie, Pierre Noël, essaie de monter une nouvelle version de "La dernière Tentation d'Ulysse", mais ses exigences professionnelles épuisent les meilleures volontés. En quelques mois la troupe se trouve réduite à moins d’une demi-douzaine de participants réguliers et, en décembre 1990 Pierre Noël démissionne. Pour sauver la Compagnie, Daniel Chenel qui en était membre depuis l’origine, se propose d'assurer la direction musicale si Joël Guilbaud redevient un président actif et si Michel Heim écrit un nouveau spectacle. Ce qui fut fait dès janvier 1991 :
En route pour Rome où il va être sacré Archevêque, un brave prélat fait halte dans un petit séminaire réputé jusqu’ici, pour sa tenue exemplaire. Hélas depuis peu, les novices comme le Père supérieur semblent en proie aux pires démons. Très précisément depuis que le Père supérieur, un peu trop sensible à la jeunesse délinquante, a accepté d’héberger un certain « Jack » ramassé, -Dieu sait où -, par la trop miséricordieuse Sœur Marie-Louise… En outre, le bedeau bossu et muet, homme à tout faire du séminaire, a une dent contre l’Archevêque. Dans ces conditions le malheureux prélat risque de passer une bien mauvaise nuit…
Les musiques sont empruntées à Richard RODGERS, Benny ANDERSON & Björn ULVAEUS, Michel BERGER, Franck DALLONE & Michel PORTAL, Jean RACINE, Jacques OFFENBACH, Sœur SOURIRE, Charles TRENET, Jacques REVAUX & Claude FRANCOIS, Leonard BERNSTEIN, Giuseppe VERDI, Charles LECOCQ, Ahmet ERTEGUN & Betty NELSON, Tony HATCH, Marguerite MONNOT, Jean RENARD, Alain SOUCHON, BARBARA, Gilbert BECAUD et Jean CONSTANTIN.
Les textes à peine écrits que l'on recrute de nouveaux Caramels pour monter ce spectacle car la troupe est exsangue. Hélène Hamon et Jean-Pierre Rouvellat qui assurent la mise en scène, testent les postulants Caramels qui viennent et repartent parfois au bout de quelques répétitions. Qu'importe ! on avance dans l'apprentissage des chants et leur mise en scène. Parallèlement, Isabelle Morelli chanteuse et musicienne, qui avait collaboré au spectacle "Rester Chic", écrit les arrangements musicaux avec Robert Suhas et l'on confectionne les costumes sous la houlette de Katia Abros.
A la rentrée de septembre 91, les Caramels fous arrivent péniblement au nombre de douze acteurs sur scène et il apparaît bientôt que l'état de santé de Joël Guilbaud ne lui permettra pas de tenir le rôle qui lui était destiné. Cependant grâce à la volonté de réussir de cette douzaine de passionnés, "Les Aventures de l'Archevêque perdu" peut être présenté en décembre 1991, au TLP-Déjazet, soit une création réussie en moins de dix mois dans des conditions particulièrement hasardeuses.
"Les Aventures de l'Archevêque perdu" est repris en 1992, au TLP-Déjazet, et donné la même année au Studio 44 à Bruxelles. Le spectacle sera repris ensuite dans une version plus "étoffée", les Caramels fous étant désormais plus d'une trentaine sur scène, une première fois en 1994 au Trianon en 1995 au Résidence Palace à Bruxelles et une seconde fois en 2000 à nouveau au Trianon.